Angelo Husquin, 18 ans, jeune DJ de Funk Brésilienne nous donne aujourd’hui sa vision du travail.
En France, la société nous dit d’aller loin et d’avoir de nombreux diplômes. Es-tu d’accord avec ça ? Peux-tu nous expliquer ?
Les diplômes de nos jours sont importants mais notre système scolaire a été pensé à une certaine période économique, qui permettait un ascenseur social et professionnel. Aujourd’hui, étant donné notre système de travail et l’économie actuelle les diplômes sont devenus moins importants.
Pour toi est-ce qu’un diplôme valorise plus que l’expérience ?
Tout dépend dans quelles conditions car les diplômes et l’expérience sont complémentaires. Une fois que toute la théorie a été comprise, tu peux passer à la pratique.
Quelles sont tes ambitions pour ton futur professionnel ?
Le marché du travail en France est saturé donc mon avenir en tant que jeune de France dans le monde du travail est difficile à imaginer. Il va y avoir une évolution profonde du système qui a déjà commencé. Le salariat va changer, il y aura moins d’employés et une augmentation du taux d’auto-entrepreneurs.
“Les jeunes se sentent prêts à innover, autrement dit une génération de bosseurs qui a une capacité énorme de travail et qui attend beaucoup plus de reconnaissance que la fiche de paye”. Sophie Delcourt dans Être jeune en France lors d’un débat diffusé sur la chaîne France 24.
Es-tu d’accord avec cela ?
La citation est juste mais malgré ça, après des années d’études et l’acquisition d’un diplôme, tu finis chômeur sur le marché du travail ce qui n’est pas agréable. Travailler pour être sous-évalué et faire des stages non payés, c’est pour beaucoup la situation de nos jours.
Il y a une certitude : les jeunes d’aujourd’hui n’ont jamais été aussi qualifiés, ça se voit dans leurs niveau d’études, les jeunes n’ont jamais eu autant de compétences, n’ont jamais réussi à innover autant” Citation de William Martinet ancien Président de L’UNEF dans ”Être jeune en France” sur France 24.
Est-ce que tu partages cet avis ?
Oui bien sûr ! Notre système d’éducation a porté ses fruits un moment. Là, on a besoin de changement pour s’exprimer. C’est sûr que nous sommes compétents mais on en arrive au point où on n’a jamais été autant au chômage. Donc il y a certaines questions à se poser.
Toi aujourd’hui qui t’es expatrié 1 an au Brésil, peux-tu nous expliquer les différences entre les écoles française et brésilienne ?
La démocratie étant encore assez jeune au Brésil, le système scolaire est basique. On sent qu’il y a beaucoup d’argent investi mais la formation des professeurs est trop rapide. L’avantage du Brésil c’est qu’on ne sent pas le poids de la hiérarchie sur les élèves, les conseillers comme la direction sont là pour aider et non pour sanctionner.
Suite à ton voyage au Brésil, tu es revenu avec un nouveau style musical qui est le “ baile funk “. Mais qu’est que le baile funk et pourquoi as-tu souhaité te professionnaliser dans la musique ?
Le baile funk est une musique qui est née dans les favelas de Rio avec des influences africaine et américaine. Née sur internet, les titres sont diffusés en temps réel via des plateformes de streaming. Il y a une particularité musicale à chaque région du Brésil ce qui crée une grande diversité sonore. Et si j’ai souhaité me professionnaliser dans la musique, et dans ce style tout particulièrement, c’est pour le faire connaître en France et aussi faire le pari de vivre de ma passion.